vendredi 10 août 2012

Beaucoup de bruit pour rien


Ce fameux ''pacte fiscal'', que le candidat socialiste voulait voir modifié et que le Président socialiste entend voir ratifié avant la fin Août fait couler beaucoup d'encre pour vraiment pas grand chose. Chacun utilise ce pauvre traité pour lancer des diatribes sur ses ennemis politiques, diatribes aussi creuses que ce Traité. En l'absence de mouvement de fond puissant pour le remplacer par quelque chose de plus intelligent et de plus substantiel il faut bien sûr le ratifier. Mais vu la médiocrité de la chose, je conseillerais une certaine discrétion et la plus grande diligence. Alors agacé par tout ce théâtre vide de sens, je suis aller relire ce pauvre document.


Ce qui est impressionnant ce sont les innombrables références au Traité sur le Fonctionnement de l'Union et elles viennent nous rappeler qu'effectivement ce nouveau Traité est parfaitement inutile puisque tout est déjà dans le Traité sur le Fonctionnement de l'Union. Tout, sauf bien sûr la volonté politique qui n'appartient pas aux textes mais aux hommes, et que l'on attends toujours.

Donc comme on se sait pas quoi faire, et que l'on a peur de faire le grand saut, mais qu'il faut tout de même faire semblant d'agir, on se contente de tout répéter, engagement à respecter des critères de bonne gestion financières (engagement vieux de 20 ans...), rôle de la Commission dans le suivi de ces engagements, rôle du Conseil dans le contrôle politique de ces engagements et dans la proposition de nouvelles politiques communes.

 Évidemment comme tout cela est du remâché et que cela ne sert strictement à rien sans un renforcement audacieux d'une gouvernance communautaire que malheureusement on ne veut toujours pas vraiment ou si peu, alors on en rajoute.  On demande d'inscrire ce traité qui ne sert à rien dans la Constitution des États (non-sens juridique puisque les Traités précédents ont bel et bien été ratifiés et à ce titre sont applicables), et puis comme on a été absolument incapable de suive la limite à 3% du déficit budgétaire, on bombe le torse en assurant que cette fois-ci on va limiter les déficits budgétaires structurels à 0,5%. On se rappellera donc fort à propos que ce texte qui date du mois de janvier n'avait qu'un seul but, amadouer des marchés qui n'ont pas pris le temps de lire le Traité de Fonctionnement de l'Union.

Ce qui est plus regrettable c'est que l'on note à la lecture de ce texte le chemin qui reste encore à parcourir pour enfin trouver une solution à la crise. On bout de deux ans de crise on reste dans une gouvernance intergouvernementale affirmée. On prend le soin de ne pas écorner la sacro sainte souveraineté de tous ces états incompétents et incapables...

Les seules avancées sont parait-il révolutionnaires. Désormais le recours à la Cour de Justice Européenne n'appartient plus à la seule Commission, mais un État peut faire appel à son arbitrage s'il estime qu'un autre États manque gravement à ses engagements.  Quel dommage que les citoyens ne le peuvent pas. Histoire de punir ces irresponsables.

Et puis on entre dans pas mal de détails techniques, en fait ce traité n'est rien d'autre que le décret d'application du Traité de Maastricht, 20 ans après... Ne nous pressons pas...

Le seul véritable intérêt de ce Traité réside dans son mode de ratification, puisque c'est la première fois qu'un Traité est applicable avant que tous ces signataires le ratifient. Il suffira que 12 États de la zone Euro le ratifie pour qu'il soit applicable dans les 25 pays signataires. Sur ce point bravo. un très heureux précédent. Mais fait-on un nouveau traité pour faire progresser son mode de ratification?

Allez, dépêchez-vous de ratifier ce texte et n'y perdez pas trop de temps, consacrez plutôt votre énergie et votre salive à préparer une vraie sortie de crise.

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