Le 12
Septembre l'Europe se réjouissait de deux excellentes nouvelles, le tribunal
constitutionnel de Karlsruhe donnait son feu vert à la participation allemande
au MSE (Mécanisme Européen de Stabilité) et les Hollandais votaient
pro-européen. En Hollande, ce pays qui a clairement dit Non par référendum au
projet de traité constitutionnel européen,
on craignait la victoire des populistes eurosceptiques, voire des
anti-européens. Finalement la raison a triomphé et les pro-européens l'ont
emporté, via le VVD libéral de Mark Rutte, qui remporte 41 sièges sur 150 au
Parlement, et le PVDA social-démocrate de Diederik Samsom (39 sièges).
En fait
l'Europe a regardé ces résultats sans trop vouloir rentrer dans le détail des
guerres de boutons locales et qui rendent pourtant la relation entre libéraux
et sociaux-démocrates plus que compliquée. C'est intéressant car on pressent
déjà que nous aurons bientôt exactement la même situation en France, une frange
très à gauche et très à droite perdue dans de vives émotions antieuropéennes et
des libéraux et des sociaux-démocrates que la raison européenne devrait
logiquement pousser à travailler ensemble. Mais la raison triomphera-t-elle?
Aujourd'hui
le centre droit français se reconstitue peu à peu, échaudée par l'extrémisme
des positions prises par le Président Sarkosy durant la campagne
présidentielle, mais aussi en opposition affichée et déterminée à un
gouvernement qui pourtant ne brille pas par son extrémisme de gauche. Et il est
déjà parfaitement clair que la France ne pourra triompher des défis qui
l'assaillent que si ces deux mouvements politiques parviennent à dépasser leurs
oppositions tant séculières que puériles, pour enfin redresser le pays
ensemble.
Il en est
de même un peu partout en Europe, Allemagne compris. C'est donc l'heure des
Européens. La technostructure de Bruxelles ou de Francfort a fini par faire
plus ou moins son travail. Six Pack, Mécanisme Européen de Stabilité, Outright
Monetary Transactions de la BCE, Union Bancaire en vue, projet de Redumption
Fund dans le tiroir, on arrive maintenant à plus ou moins dessiner une sortie
de crise possible. Reste que cette sortie de crise ne réussira pas sans un
mouvement politique pour la soutenir, la promouvoir, la mettre en place, sans un réel soutien des
opinions publiques européennes. Et donc superbe symbole que celui de Draghi
allant vendre sa politique devant le Bundestag!
Les
Élections hollandaises l'ont clairement indiqué, tous les observateurs externes,
y compris européens, scrutent avec une attention toute justifiée l'assentiment
de l'opinion publique à la poursuite de la construction européenne, poursuite
qui ne peut être qu'un pas vers plus d'Europe. Et la Hollande, à l'image de
toute l'Europe, montre que cet assentiment peut exister mais nécessite pour
devenir réalité gouvernementale de faire bouger les frontières politiques
locales. Je ne serai pas très étonné de voir fin 2013 une nouvelle grande
coalition en Allemagne, je ne serai pas étonné de voir en France la recherche
d'un trait d'union entre le nouvel UDI et un PS devenu très social-démocrate.
Impossible?
Tristes chimères et donc échec au final du redressement de la France, du
redressement de l'Europe? Je ne le crois pas. Pas du tout.
Demandons
plutôt à François Bayrou ce qu'il en pense. Le MoDem, à défaut d’être un succès électoral
saurait-il devenir un trait d’union ? Un nouveau défi pour le MoDem...
S'il existe encore.
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